La secrétaire d'État à la Transition écologique et solidaire Brune Poirson, au cours de la réunion qui s’est tenue le mercredi dernier avec les différents acteurs majeurs du secteur de la livraison de repas à domicile, a annoncé que ceux-ci disposent d’un délai d’environ 3 mois (jusqu’à Octobre 2020) pour faire des propositions relatives à la réduction de leurs déchets.
La secrétaire d’Etat a ordonné aux principaux intervenants de ce secteur, notamment l’enseigne américaine Uber Eats, la Start up britannique Deliveroo, la marque française Frichti et la chaine de restaurants Sushi Shop, qui ont pris part à la réunion, de lui faire parvenir d’ici la fin du mois d’Octobre leur stratégie visant à réduire, réutiliser et recycler leurs différents contenants en plastique. Aussi, selon Brune Poirson, puisque ce secteur est aujourd’hui en pleine croissance, il est important de poser dès maintenant des bases solides afin de ne pas se laisser submerger par les déchets qu’il produit.
Suite aux propos de la secrétaire d’Etat, Julia Vernin actionnaire de la start-up Foodchéri a relevé que les plateformes de livraison de repas à domicile n’ont pas toujours la possibilité d’avoir la main mise sur toute la chaine de production. En effet, il existe différents acteurs à chaque étape du processus de réutilisation des emballages : ceux qui les fabriquent, les personnes qui assurent l’entretien (lavage après utilisation) et la logistique (ceux-là qui assurent les différents acheminements des emballages des clients aux services d’entretien et des services de nettoyage aux plateformes de livraison). Ainsi, selon Julia Vernin, il leur est difficile d’ajouter ces différentes tâches supplémentaires à leur principale activité qui est de confectionner et livrer les repas. Par conséquent, il y a une nécessité de l’implication effective des différents acteurs pour pouvoir atteindre le seuil du zéro déchet souligne encore la cogérante de FoodChéri.
Le premier responsable de Sushi Shop, au sortir de cette réunion, révèle que la piste sur laquelle sa start-up va le plus se pencher est celle de la consigne. Selon lui, c’est une opportunité qui offre la possibilité d’utiliser plus d’une fois les emballages.
La représentation française de l’association Zéro Waste (Zéro déchet) faisait aussi partie des participants de cette réunion du mercredi dernier présidée par la Secrétaire d’Etat. La juriste de l’association Laura Châtel a exprimé sa satisfaction vis-à-vis des sujets abordés et de la volonté de l’Etat de réguler ce secteur mais toutes ces décisions, sans être accompagnées par des textes de loi, n’atteindront pas les résultats escomptés.
Il faudra « rééduquer » le client
La cofondatrice de FoodChéri, a relevé que la mise en œuvre d’une quelconque politique de réutilisation des emballages implique de facto un changement dans les habitudes des clients. En effet, face au schéma qui leur est actuellement offert, les clients n’ont quasiment pas d’effort à fournir. Cependant, avec le changement qui semble se dessiner à l’horizon, ils devront apporter quelques aménagements à leurs habitudes : se rendre à un point de collecte afin de déposer leurs emballages ou bien payer un peu plus cher que d’habitude pour qu’un prestataire ou même la plateforme de livraison collecte les emballages.